"La ruée vers l'ouest", deux jours de débat lors du colloque Organic Cities

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Colloque

Le GIP Littoral a participé à deux journées de débat autour des enjeux de la « ruée vers l’ouest » sur le littoral métropolitain, organisées par Villes Vivantes et Science Po Rennes dans le cadre des rencontres « Organic Cities ».

Les questions et constats soulevés durant ces deux journées l’ont été par des intervenants issus de tous horizons (universitaires, élus, urbanistes, juristes, représentants d’entreprises…). Ce qui a permis une réelle confrontation de points de vue et des échanges d’idées passionnantes.

L’introduction de ces journées a pointé du doigt la schizophrénie du littoral, entre l’image rêvée et souhaitée, souvent véhiculée à travers les organes touristiques et les réseaux sociaux et la réalité parfois beaucoup plus sombre vécu par les populations et travailleurs de ces territoires ultra tendus.

Schizophrénie du littoral

La présentation des grandes dynamiques de cet espace a posé le constat d’un solde migratoire de +0,8% par an entre 2016 et 2022 sur la côte Ouest, contre seulement 0,2% pour le reste du territoire métropolitain, dont une part majoritaire est originaire de l’île de France. De plus, une fois installé sur la côte, le turn-over des populations est le plus faible de France. Afin de rééquilibrer l’accueil des actifs dans les arrivées sur la côte Ouest, il conviendrait d’élever la capacité d’accueil de 70 000 à 110 000 habitants par an, impliquant ainsi la construction de 20 000 logements supplémentaires, soit l’équivalent de la production de la Région Bretagne.

Cette dynamique démographique fait écho à l’enjeu des documents de planification, qui souvent sous couvert de préservation du cadre de vie et de respect des nombreuses réglementations, dispose d’objectifs démographiques bien en deçà des attentes et des besoins, augmentant ainsi les tensions.

Démographie

Les débats autour des notions de « touriste » ou de « surtourisme » et ce que cela sous-entend ont permis de mettre en lumière des dynamiques à l’œuvre, comme la disparition progressive du tourisme social. Cela peut poser la question pour des territoires comme celui de la côte Nouvelle-Aquitaine, du dévoiement progressif de son rôle initialement prédominant en matière de tourisme social.

Autre sujet au cœur des débats actuels à l’heure de l’adaptation de nos littoraux aux impacts du changement climatique, celui de la cohésion sociale dans les choix d’aménagement, qui se doit d’être la clef d’une transition écologique réussie. Thierry Mallet (PDG de Transdev) nous rappelant que certains pays ont voulu aller trop vite et sans prendre en considération cette question de la cohésion sociale, amenant pour certains un retour de bâton, mettant en péril tout le travail accompli jusque-là.

Prix au m²

Sans pouvoir être exhaustif sur tous les sujets présentés lors de ces deux journées, il a souvent été question de la bonne échelle de gouvernance ou les méthodologies à mettre en œuvre pour répondre aux enjeux soulevés. Il aurait pu être intéressant de mettre en valeur le travail d’accompagnement à des réponses opérationnelles à ces enjeux par des acteurs comme le GIP Littoral en Nouvelle-Aquitaine, en appui direct aux territoires concernés, notamment à travers les démarches d’aménagement durable.

Les actes de ces journées seront à retrouver sur le site d’Organic Cities