Lacanau : Vers la Ville Océane 4 saisons
Un comité de pilotage partenarial sur le projet de réaménagement de la Ville Océane s’est tenu le 17 mars dernier. Il a constitué un temps d’échange et de partage sur ce projet d’ampleur à l’échelle du littoral régional et dont les contours techniques se sont beaucoup précisés ces derniers mois. Les premiers travaux sont prévus pour la fin d’année 2022.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de la stratégie locale de gestion de la bande côtière et de l’étude Aménagement Durable des stations et territoires touristiques finalisée en 2018. Plus généralement, il répond pleinement au projet global pour Lacanau, porté par son PLU : la ville de tous les services, une ville 4 saisons, qui revendique son caractère familial et une montée en qualité des aménagements et des services. Les éléments présentés, aujourd’hui au stade AVP, s’inscrivent dans la continuité du dialogue compétitif mené en 2020/2021 qui a permis de retenir l’actuelle équipe de maitrise d’œuvre, dont le mandataire Phytolab a proposé un projet répondant aux grands principes édictés par la Ville : sobriété, résilience et réversibilité.
La Ville et son maitre d’œuvre ont profité de la présence de l’ensemble des partenaires pour rappeler combien l’aménagement prévu participe à la définition et la préfiguration de la ville Océane 4 saisons, la constitution de nouveaux espaces publics pouvant donner une impulsion à des actions d’urbanisme, une stratégie commerciale, touristique, et des actions culturelles plus larges.
Rappel des grandes lignes du projet
- Proposer des espaces publics de qualité incluant des dispositifs permettant d’étendre la «bonne saison», en valorisant les allées Ortal par l’implantation de pergolas permettant l’installation de terrasses protégées du froid et des intempéries en maintenant la position et le dimensionnement des terrasses «Covid» sur le Front de Mer Nord
- De faire perdurer le tourisme estival, le faire monter en gamme, en aménageant des espaces publics sobres et qualitatifs, accessibles, en réorganisant la circulation et le stationnement sur la station permettant une piétonnisation partielle des allées Ortal et du Front de Mer l’été tout en conservant les accès techniques et riverains et les accès des voitures au front de mer l’hiver
- Faire perdurer et développer le tourisme sportif : en s’appuyant sur le Lacanau Surf Pro, dont l’installation restera assurée le long du Front de mer Nord, et qui pourrait idéalement, se décaler en fin d’été / automne, afin d’étirer la période touristique en proposant un spot de skate qualitatif - promenade glissable qui puisse devenir une destination en tant que telle. Sans entrer en concurrence avec le skate-park de Lacanau Ville cette surface skatable, glissante, polyvalente sera support d’animation en complément des vagues.
- Permettre la mise en place d’actions pédagogiques sur la thématique du territoire, de la transition, de la résilience, dont le belvédère pourrait constituer un point de repère, le point haut constituant un point d’observation privilégié des différentes entités / des évolutions territoriales.
La mise en œuvre d’une stratégie végétale constituait également un axe fort du projet. En effet, dès la construction de la ville sur la Dune au début du 20e siècle, l’artificialisation du front de mer et la multiplication des surfaces minérales ont opposé la ville aux éléments naturels : la présence dunaire s’est effacée, et l’ambiance de pinède, releguée aux quartiers arrières. Par ailleurs, la présence de la voiture s’est peu à peu imposée à Lacanau Océan, au détriment des espaces végétalisés et des espaces piétons, pourtant garants de la qualité des espaces publics. En ce début de 21e sciècle, face à l’érosion du littoral, aux enjeux climatiques, aux ambitions urbaines de «ville océane 4 saisons», en lien avec les nouvelles attentes des usagers, l’enjeu est à d’affirmer une nouvelle identité pour la ville : apaisée, attractive, en lien avec les éléments naturels.
Ainsi, le projet permet :
- de renaturer, restaurer et amplifier le système dunaire, sur laquelle la ville s’est batie, selon un axe Nord-Sud : renaturation des anciens bassins de baignades et buttes minréales sur le front de mer Sud, réaménagement du front de mer Nord incluant de vastes bandes de végétation dunaire...
- d’amorcer un lien plus fort à la Pinède, selon un axe Est-Ouest (dont les allées Ortal - la place de l’Europe, pourraient être le support) et qui pourrait se déployer à terme dans la ville, en accompagnement des stationnements et des voies, permettant d’offrir des espaces publics ombragés, agréables, et reliés aux composantes territoriales.
Un réaménagement du front de mer Nord étroitement lié à l’édification de l’ouvrage de protection « horizon 2050 »
Cet ouvrage sera en effet structurant dans ses dimensions, son altimétrie, son positionnement, et les impacts de cet ouvrage sur les espaces publics est essentiel à prendre en compte. Si une première faisabilité a été étudiée, une étude de maîtrise d’oeuvre plus poussée doit encore être réalisée. Les premières études font état de différents scénarii structurels, avec des cotes de référence de haut d’ouvrage oscillant entre 9.50m NGF et 12.50m NGF, et des emprises variant en largeur.
Le parti pris a ainsi été de retenir une cote de haut d’ouvrage à 12.00m NGF. Cette cote est particulièrement intéressante pour la constitution des nouveaux espaces publics car elle correspond, environ, aux cotes de RDC des bâtiments existant le long du front de mer : ainsi, les vues sur le large pourront être préservées, et les circulations PMR assurées, des pieds d’immeubles à la promenade en balcon sur l’Océan. L’aménagement est ainsi proposé en « bandes » successives, permettant une souplesse et une adaptabilité du plan-masse à la constitution de l’ouvrage « horizon 2050 ». En réponse au décalage prévisible entre la livraison des espaces publics et celle de l’ouvrage « horizon 2050 », la modularité des aménagements et revêtements proposés en interface avec l’ouvrage (végétation dunaire, gradines modulaires, platelage bois démontable) permettra une reprise facile des aménagements déjà réalisés.
Ces éléments constituent une réponse à la demande de la Ville d’un projet-processus, s’appuyant sur un urbanisme transitoire.
Cette rencontre a également été l’occasion pour le Président du GIP Littoral de rappeler le caractère précurseur de ce travail sur le littoral : Lacanau fait partie des 2 territoires néo aquitains retenus par le ministère pour l’élaboration d’un Projet Partenarial d’Aménagement (PPA) sur la recomposition spatiale des littoraux menacés par l’érosion. La contractualisation entre la Cille, la CC Médoc Atlantique, le GIP Littoral et l’Etat dans ce cadre permet notamment à la commune de disposer de moyens conséquents du programme France Relance qui accélère la mise en œuvre de ce projet.
La Région Nouvelle-Aquitaine a également annoncé son engagement sur ce projet qui se traduira par une intervention financière sur la partie du front de mer Sud et le Pôle d’Echange multimodal. Des échanges avec la Banque des territoires, le département de la Gironde et l’Agence de l’Eau Adour Garonne sont également en cours.
