Stratégie locale de l'Île de Ré

Porteur du projet : CdC Ile de Ré

Gestion des Risques
Action en cours

Contexte

L’Île de Ré, composée de 10 communes, possède un littoral long de 108km avec différents faciès : plages, systèmes dunaires, cordons de galets, falaises, digues etc. Compte tenu de son caractère insulaire et de sa faible altimétrie, l’Île de Ré est particulièrement exposée aux phénomènes de submersion marine et soumise à des processus érosifs plus ou moins forts.

La Communauté de Communes de l’Île de Ré (CCIR) assure depuis l’entrée en vigueur de la GEMAPI (2018), les missions relatives à la défense contre les inondations et contre la mer. Elle est en charge notamment de la gestion, de l’entretien et de la surveillance des ouvrages de protection contre les inondations. Elle est par ailleurs garante de la définition des Systèmes d’Endiguement (SE) sur son territoire, de la mise en conformité technique et administrative des ouvrages et de l’élaboration et du suivi des programmes d’actions et de prévention des inondations (PAPIs).

Sur ce territoire, il est à souligner l’importance stratégique des cordons dunaires dont certains sont d’ailleurs déjà intégrés comme ouvrages annexes aux SE et d’autres font l’objet d’actions de renforcement dans le cadre des PAPIs. Cette approche met en valeur les interactions potentielles entre les risques d’érosion côtière et de submersion marine sur le territoire de l’Île de Ré. De plus, créé en 2013 sous l’impulsion du PAPI, un observatoire local des risques littoraux permet depuis plus de 10 ans d’améliorer les connaissances de la dynamique hydro-sédimentaire du littoral de l’Île de Ré.

Enfin, suite à l’élargissement du périmètre de la Région Nouvelle-Aquitaine, à la promulgation de la loi « Climat et résilience » en 2021, et afin de mettre à profit l’ensemble des données à disposition sur le trait de côte, la CCIR, en tant que Gémapien, a souhaité initier une étude en juin 2024 pour l’élaboration de sa stratégie locale. L'objectif est de mesurer l’importance du risque érosion sur son littoral et de définir un cadre local de gestion dédié et partagé avec l’ensemble des acteurs publics au regard des risques identifiés.

Descriptif et état d’avancement du projet

La réalisation du diagnostic du fonctionnement du littoral a permis d’obtenir à la fois une description générale du littoral (contexte géomorphologique, facteurs hydrodynamiques, etc.) et d’appréhender sur la base de ce fonctionnement, les aléas littoraux et les enjeux rencontrés pour évaluer la sensibilité à l’érosion côtière du littoral et plus précisément de définir les secteurs à enjeux.

En complément de l’identification des zones touchées par l’aléa érosion côtière, la CCIR a étudié les zones où l’érosion pourrait entraîner un risque de submersion. Pour cela, ces zones ont été déterminées à la fois grâce aux données Lidar, avec l’identification des zones basses, là où le terrain naturel est inférieur au niveau d’eau projeté pour un évènement extrême de type Xynthia, aux données de l’observatoire (vulnérabilité es cordons dunaires) et aux retours d’expériences des communes suites aux entretiens.

La collectivité a pu étudier et comparer différents scénarios sur 54 secteurs à enjeux. 3 scénarios ont été étudiés sur la base du scénario de référence (S0 – l’inaction / effacement des ouvrages et aucune action de gestion), celui du repli stratégique (S1), le fil de l’eau/entretien (S2), et la lutte active souple ou dure (S3).
En l’état, les scénarios de gestion retenus sur les différents secteurs s’inscrivent dans les orientations des stratégies nationale et régionale. Au regard du nombre de secteurs étudiés, il a été proposé une hiérarchisation des interventions en fonction à la fois de leur sensibilité à l’érosion définie dans le cadre du diagnostic mais également selon l’état de la protection naturelle ou artificielle existante.
À l’issue, 25 secteurs ont été retenus pour le premier programme d’actions (2026-2035), conduisant à un programme d’ampleur avec de nombreuses opérations simultanées. Décliné en 8 axes, le programme d’actions prévoit des opérations de réduction des risques sur le court voire le moyen terme, en articulant des actions d’accompagnement des processus naturels, de lutte active dure et souple, et de repli stratégique.

Le programme d’actions se décompose en deux périodes de 5 ans (2026-2030 / 2031-2036) puis en 4 phases. La première phase couvre 2026-2027, et est estimé à 3,7M€. Les opérations majeures prévues sont :
- Création d’un outil de communication et développement d’outils participatifs au suivi de l’érosion (CoastSnap).
- Accompagnement juridique et financier des ASA dans leur défense contre la mer.
- Régularisation des ouvrages de défense contre la mer.
- Réalisation des cartographies d’exposition au recul du trait de côte à 30 et 100 ans.
- Réalisation des travaux d’entretien des ouvrages de défense contre la mer.
- Lancement des études de faisabilité pour le démantèlement des blockhaus.
- Actualisation du plan de gestion des sédiments.
- Réalisation de la mise en défens des cordons dunaires.
- Rechargement et travaux sur ouvrage pour le secteur de Moulin Brûlé.
- Lancement des marchés (AVP lutte active dure) pour la réalisation des interventions sur 4 secteurs prioritaires (Sémaphore / Sud Doreaux / Martray / La Redoute).
- Planification des futures interventions pour la phase 2 (2028-2030).

La CCIR prévoit également la mise en place d’un comité de pilotage et d’un comité technique pour le suivi de la phase opérationnelle de la stratégie locale et maintenir une vision globale des actions et de la dynamique de territoire.

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