Stratégie locale de l'Agglomération de Royan

Porteur du projet : CARA

Gestion des Risques
Action en cours

Contexte

L’extension à la Charente-Maritime du diagnostic régional à l’érosion côtière de Nouvelle-Aquitaine (réalisé en 2022 par le GIP Littoral et l’OCNA) avait pour objectif d’identifier les secteurs les plus sensibles afin d’alimenter les réflexions sur les programmes d’actions locaux à engager dans le Département.

Aussi, le littoral de la Communauté d’Agglomération de Royan Atlantique (CARA) présente une grande diversité d’environnements qui contribuent à sa richesse et à son attractivité. Dans sa partie estuarienne, on retrouve une alternance de falaises rocheuses et de petites plages (conches), tandis que la dune sableuse prédomine sur sa façade océanique, au niveau du massif de la Coubre. Comme souvent à proximité des embouchures d’estuaires, les dynamiques sédimentaires sont fortes et des problématiques d’érosion côtière sont également présentes que ce soit sur les côtes sableuses ou sur les côtes rocheuses.

Au regard de ces fortes dynamiques d’érosion identifiées et consciente de ces phénomènes, la CARA, en tant qu’autorité gemapienne, a lancé en 2022 une étude pour l’élaboration de sa stratégie locale de gestion de la bande côtière. Les objectifs étaient de disposer d’une vision et d’un cadre de gestion globale de la problématique d’érosion côtière sur son littoral, d’assurer un rôle de coordination et de partage des objectifs territoriaux avec les communes et de définir progressivement les compétences des différents acteurs publics / privés dans le cadre de la construction d’un programme d’actions.

Descriptif et état d’avancement du projet

Sur la base d’un diagnostic hydro-sédimentaire complet, la CARA a pu appréhender la vulnérabilité de son littoral à l’érosion côtière et plus précisément définir les secteurs à enjeux.

Sur l’ensemble des communes littorales, 10 secteurs ont été identifiés à la fois sur la côte meuble, la côte rocheuse et les plages de fond de baie (conches). A l’issue, la stratégie locale a permis de comparer différents scénarios de gestion sur chaque secteur. Dans l’ensemble les choix retenus s’appuient principalement sur :
- La pérennisation d’actions de lutte active dure (« légères » pour les côtes rocheuses, « d’entretien » pour la côte meuble et les plages de fond de baie aménagées) évitant toute artificialisation supplémentaire des secteurs à enjeux identifiés ;
- La lutte active souple, à étudier à travers un Plan de Gestion des Sédiments (PGS) afin d’identifier les besoins, les sources etc. ;
- La réflexion sur la mise en place d’un repli stratégique pour des équipements publics ou activités menacés en lien avec les démarches Aménagement durable des stations (ADS) initiées par les communes ;
- L’évolution naturelle surveillée et l’accompagnement des processus naturels sur les secteurs des plages de fond de baie naturelles.

Véritable outil d'aide à la décision, cette stratégie locale a permis de formaliser ces choix de gestion pour lutter ou s'adapter au recul du trait de côte d’ici 2050 dans un programme d’actions décliné en 8 axes : connaissance et culture du risque, surveillance et prévision de l’aléa, alerte/gestion de crise, prise en compte du risque dans l’urbanisme, actions de réduction de la vulnérabilité des biens, actions d’accompagnement des processus naturels, gestion des ouvrages de protection contre l’érosion et animation de la stratégie locale.

Les opérations majeures prévues sont :
- La mise en place de dispositifs d’observation et de surveillance à l’érosion ;
- La réalisation des cartographies locales au recul du trait de côte +30 ans et + 100 ans ;
- La révision des documents de gestion de crise pour mieux articuler les risques érosion côtière et submersion marine ;
- Le lancement de l’étude de faisabilité pour la relocalisation de la piste cyclable – plage des Combôts et des infrastructures – secteur de l’Embellie ;
- La régularisation des ouvrages de défenses contre la mer relevant de l’intérêt général ;
- Le lancement du PGS pouvant amener de nouveaux choix de gestion selon les secteurs (lutte active souple avec des rechargements) ;
- La mise en œuvre des travaux de lutte active dure légère ou d’entretien en cohérence avec les choix stratégiques (Falaises de Talmont-sur-Gironde, Pointe de Meschers, etc.) ;
- Le lancement des études de maitrise d’œuvre pour engager des opérations de confortements légers.

La CARA prévoit également la mise en place d’un comité de pilotage et d’un comité technique pour le suivi de la phase opérationnelle de la stratégie locale et maintenir une vision globale des actions et de la dynamique de territoire.

Enfin, ce premier programme prévisionnel de 5 ans (2024-2028) est chiffré à hauteur de 5,2 M€ HT. Une première phase 2024-2025 est en cours d'instruction avec des financements envisagés de l’Europe, l’État, la Région, le Département, la CARA et les communes littorales.

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